jeudi 24 septembre 2015

Neverhome - Laird Hunt



Merci aux éditions Actes Sud pour cette bonne lecture !



Neverhome
de Laird Hunt
Septembre, 2015
Traduit de l'américain par : Anne-Laure TISSUT

Dans la ferme de l’Indiana qui l’a vue grandir, Constance jouit enfin, auprès de son compagnon, d’un bonheur tranquille. Mais lorsque la guerre de Sécession éclate et que Bartholomew est appelé à rejoindre les rangs de l'armée de l'Union, c’est elle qui, travestie en homme, prend sans hésitation, sous le nom d’Ash Thompson, la place de cet époux que sa santé fragile rend inapte à une guerre qu’elle considère comme impensable de ne pas mener.
Ayant perdu la trace de son régiment après une bataille féroce où elle a été blessée, Constance, la rebelle, dépouillée de son uniforme, reprend, au sein de paysages dévastés, le chemin de la ferme, guidée par l’amour infini qu’elle porte à son bien-aimé mais profondément hantée par la violence et l’étrangeté des aventures qui ont marqué sa périlleuse initiation à l’univers impitoyable des champs de bataille et à leurs sordides coulisses.
Abondant en rencontres aux frontières du réel avec les monstres que la guerre fait des hommes et des lieux, ce roman magistral, largement salué par la presse américaine, propose, à travers le parcours de son androgyne et farouche protagoniste immergée dans les ténèbres du chaos, une impressionnante méditation en forme d’épopée sur la fragilité des certitudes et l’inconstance de toute réalité.

Laird HUNT

Laird Hunt a vécu à Singapour, Tokyo, Londres, Paris, La Haye, New York...et dans une ferme de l'Indiana. Titulaire d'un MFA in Writing & Poetics, il l'est également d'une...ceinture noire de taekwondo. Il a travaillé au service de communication des Nations Unies, et enseigne à l'université de Boulder, Colorado, où il réside avec sa femme, la poétesse Eleni Sikelianos. Nombre de ses textes ont paru dans des magazines tels que Grand Street, FenceConjunction, ainsi que dans une anthologie, Lost Classics, éditée par Michael Ondaatje. Les Bonnes Gens (Actes Sud, 2014) a figuré dans la dernière sélection du prestigieux PEN/Faulkner Award 2013. Il a publié en 2015 Neverhome chez Actes Sud.

(Sources Éditions Actes Sud)

Grybouille

Entre la poésie de certains moments, la cruauté du genre humain à d’autres, le voyage du p’tit duc a été mouvementé...
Cette fois point de longue chronique, mes lignes se doivent d’être percutantes comme le livre que je viens de lire.
Mettre le futur lecteur dans l’ambiance…

La couverture,
Elle saisit par ses jeux d’ombres. Une silhouette que l’on devine féminine coiffée d’un chapeau à larges bords, un drapeau de l’union déchiré et cette ambiance tempête de sable.
Le visage du personnage dans l’ombre, laisse le lecteur libre d’imaginer les traits de cette femme hors du commun. Une belle réussite.

L’histoire,
« Vingt dollars, deux sandwichs…, des biscuits, du corned de beef, six pommes flétries, des sous-vêtements propres et aussi une couverture… »
C’est peu et beaucoup à la fois pour une femme qui part en guerre pour remplacer son homme, son époux dans la défense de la République.
« Bartholomew a une santé de paille et moi d’acier… » Alors Constance s’en va en guerre armée de ses convictions et de sa farouche volonté.
Au passage Constance devient le soldat Ash Thompson, ainsi grimé en fantassin lambda elle passe inaperçue aux yeux du plus grand nombre.

Sur sa route, elle va rencontrer des personnages plus ou moins bien intentionnés, qui lui créeront du bonheur ou des difficultés. Mais à aucun moment elle ne pliera. Une énergie, une volonté à toutes épreuves, un sacré petit bout de femme qui va trouver à l’aide de ses souvenirs le courage d’exister.

Je ne rentrerai pas dans les détails car vous lecteurs, lectrices, vous avez aussi à faire votre chemin  en compagnie de Constance et de son pendant masculin le soldat Ash. Un road trip à pied depuis sa ferme de l’Indiana jusqu’aux états touchés par cette guerre à l’ancienne…Et retour.

Certains personnages,
Constance, l’héroïne, le « je » de l’histoire
Le fantôme de sa mère, omni présent dans ses réflexions
Le Colonel, énigmatique, troublant et son épouse
Neva Thatcher, l’infirmière sudiste, dévouée à tous les blessés mais exigeante
Les frères Akron, trop jeunes pour être ainsi exposés
Et Bartholomew qui lui conseille d’aller jusqu’au bout de son aventure pour ne rien regretter…


Le style de l’auteur :
Parfait dans la rédaction de cette quête, nous touche, nous fait réfléchir et nous entraine dans les tréfonds de l’âme humaine. Laird Hunt maitrise à merveille cette aventure hors du commun.

Des passages,
Au photographe qui lui tire le portrait, « J’ai l’air d’un soldat parce que je suis dans l’armée, espèce de fils de pute, lui dis-je

« Me tenir debout avec mes camarades sur les ruines des idées d’antan », une aventurière comme sa mère.

Son mari dans l’une de ses lettres, « Vas-y, vas-y et vois ce que tu as en toi. »

« De la vie humaine la durée est un point, et la substance un flux, la perception émoussée, et la composition du corps entier sujette à putréfaction, l’âme un tourbillon, et le sort dure à prédire. »


Voilà amis (ies) lecteurs (trices), une lecture qui a tenu ses promesses, une thématique qui manquait au blog, brillamment comblée par ce roman.

Du vécu, « La guerre de sécession, elle a cessé, çà c’est sur ! » tirée d’un sketch, cette réplique m’a été mise dans la tête lors de mon enfance par ma mère la « grande plumière ». En ouvrant ce livre, elle m’est revenue, souvenirs, souvenirs…

@bientôt,

Littérairement vôtre,




6 commentaires:

  1. Les éditions actes sud sortent toujours des très bons romans à la rentrée, une femme guerrière ? Cela me dit bien :-)

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  2. Je note ce roman. Mais est-ce qu'il n'y a pas un peu trop un côté "Retour à Cold Mountain" ?

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    1. Hou Hou, aucune crainte, une autre histoire même si la période est identique. @bientôt, Grybouille.

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  3. Coucou, je dois le lire, il est dans ma pile très haute !! ;-))

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  4. Je vais le lire bientôt, j'avais beaucoup aimé son premier roman.

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  5. J'ai trouvé ce texte très intéressant et l'écriture vraiment très agréable.

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