mardi 22 mai 2018

Ayacucho - Alfredo Pita

Lu en : V.F.
Traduction : René Solis
Résumé : Dans l’air pur des montagnes d’Ayacucho règne une odeur de mort. Pourtant, quand Vicente Blanco, reporter espagnol, débarque dans la ville andine pour enquêter sur le Sentier lumineux, il ne voit rien. Les militaires paradent, l’archevêque Crispin joue au basket, les habitants se taisent, les “subversifs” se cachent. Pas de scènes tragiques, pas de barricades, pas de combats. Tout juste, parfois, quelques bruits de balles. Avec deux journalistes locaux qui deviennent vite des amis, Vicente découvre lentement l’horreur de cette guerre sourde et silencieuse, qui dans les campagnes alentour prend les populations en otage. À force de courage et d’investigations, ils ont la preuve que l’armée a trouvé une méthode pour faire disparaître les corps.
Mais la vérité peut s’avérer dangereuse, et les journalistes sont des cibles à abattre. Dans une prose visuelle et lyrique, avec un sens de la narration extraordinaire, Alfredo Pita raconte magistralement cette guerre sale, et rend un hommage vibrant à ses victimes, anonymes ou non. “Le” roman de la violence péruvienne des années 80 et 90.


Chronique : Avec les éditions Métailié, le lecteur est toujours sûr de lire un roman bouleversant, passionnant et unique, ce fût encore le cas avec Ayacucho.

Ce roman est véritablement une mine d'or : j'ai à la fois énormément appris tout le long de ma lecture mais j'ai aussi été très émue. Alfredo Pita est un journaliste et un écrivain, on le ressent dans ce livre : on ressent tout le travail de recherche, on sent la vérité à chaque phrase, à chaque mot; on est témoin d'une prose magnifique qui souligne les drames omniprésents d'une terrible guerre.

Je ne connaissais pas vraiment l'histoire du Pérou mais ce livre a su m'apporter énormément au niveau de mes connaissances et il a su aussi me donner envie d'aller plus loin, de faire mes propres recherches. Un livre d'une grande puissance narrative où l'auteur décide de nous dévoiler tous les tenants et aboutissants via les yeux d'un journaliste encore candide : Vicente. Ce dernier était le héros idéal pour un tel livre : il va être confronté à l'horreur, perdre ses dernières traces d'innocence et découvrir cette peur liée à une guerre aveugle : des disparitions de corps, une enquête, la mort au bout du "Recoin des morts".

C'est un roman qui ne peut vous laisser indifférent, c'est un roman qui est nécessaire, c'est un roman qui parle des victimes, des journalistes, de la volonté de lever le voile sur la vérité, de se battre pour cette vérité, c'est un roman qui témoigne, qui frappe en plein cœur, qui met le lecteur face à la réalité.

En définitive, Ayacucho est indéniablement un grand roman et je vais de ce pas me procurer Le Chasseur absent, autre roman de cet auteur.


4 commentaires:

  1. Le bandeau ne me tentait pas : la violence péruvienne.

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    1. Il ne faut pas hésiter à aller au-delà du bandeau, il s'agit d'un très bon roman :)

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  2. Ce livre me tente beaucoup ! Tout ce qui touche aux pays hispanophones m'intéresse, et encore plus si l'histoire du Pérou est abordée dans le livre :)

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  3. Ma binômette Stelphique avait fait une chronique qui me donnait envie de le lire, tu ne fais que rajouter une couche ! :D Je le veux !

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